dimanche 26 avril 2020

Le Jardin de l'Ermite



Tout au long du mois d'Avril, nous avons évoqué le Site de Notre-Dame des Auzils avec son Cimetière Marin, sa chapelle qui, en cette année de confinement, n'auront vu aucun visiteur, aucun pèlerin !
Nous ne pouvons pas quitter ce site sans faire une halte au Jardin de l'Ermite.
Ce nom vient du fait que des ermites ont planté et entretenu ce lieu.
Les traces d'ermites vivant en ce lieu du 16ème au 19ème siècles ont été trouvées jusqu'en 1888 où le dernier ermite Michel Cyprien est décédé.

A la séparation de l'église et de l'Etat en 1905, ces terrains deviennent municipaux et la race des ermites s'éteint.

L'ermite faisait vœu de chasteté, de pauvreté, d'obéissance.
Il entretenait et surveillait la chapelle où il vivait dans un petit ermitage accolé à celle-ci.
La maison dans le jardin était réservée au curé venant assurer les offices dans la chapelle.
L'ermite vivait des légumes  de son jardin  potager planté grâce à la source, des fruits de ses arbres fruitiers et d'aumônes.
Il soignait avec les plantes médicinales du jardin.
En, 1987,une association présidée par Jean CARBONEL remet en état ce jardin abandonné au fil du temps et en 2000 et 2001, des spectacles ont été donnés pour fêter les 1000 ans de la chapelle.
En 2011 et 2012, Antoine VETRO a organisé des soirées musicales de grande qualité.
Ce lieu de calme et de sérénité empli par l'âme de tous ces ermites permet de se ressourcer!

Marie-France Hurtado

dimanche 19 avril 2020

Notre Dame des AUZILS,suite


Dans notre précédent message, nous avons évoqué le pèlerinage de Notre-Dame des Auzils.
Aujourd'hui, nous penserons à la chapelle,isolée au milieu de la Clape, désertée par les pèlerins et les visiteurs.
Les Gruissanais utilisaient un terme familier et affectueux pour parler de Notre-Dame.
Ils disaient 'la Bonne Mère" et même "la Bonne Maman". Ils la traitaient avec amour et un trés grand respect.
Lorsqu'un Gruissanais apercevait la chapelle, il se signait dévotement.
Autrefois les capitaines marins qui passaient au large en vue du sanctuaire saluaient avec leurs pavillons.


"La Bonne Mère" accueille dans sa maison tous ses enfants.

Au-milieu du choeur, elle sourit à chacun des présents.
Sur les murs de la chapelle, on peut admirer les ex-voto reproduits en trompe l'oeil par Robert et Maureen Cassin de Carnac.
Ils ont remplacé les originaux offerts à la Bonne mère au fil du temps et volés dans la nuit du 21 au 22 juillet 1967.



Leur lecture ne fait que confirmer quel dur et dangereux métier était celui du marin d'autrefois.
On comprend aussi la ferveur animant les marins et leur famille envers Notre-Dame qui leur permettait d'affronter avec courage les périls de la mer. 

Marie France HURTADO

samedi 18 avril 2020



Chers adhérents

Cette année, à cause du confinement, le pèlerinage du lundi de Pâques ayant été annulé, notre association  n'a pas pu faire découvrir l’histoire de tous ces marins péris en mer et pour qui les familles  endeuillées ont construit les cénotaphes qui bordent le Cimetière marin de Gruissan.

A travers les lignes ci-dessous, nous vous invitons à suivre notre guide pour une visite dite "virtuelle".

Le pèlerinage commence par le mémorial construit en 1994 et inauguré en 1997 en souvenir des 32 marins disparus au large de la Vieille Nouvelle.


Nous allons ensuite nommer les disparus parfois accompagnés d’une poésie afin que leur souvenir reste dans nos cœurs.

Nous commençons à gravir le sentier et nous recueillons devant le cénotaphe du
Capitaine Honoré Péroneille 31 ans 1860 
« Au bord du sentier la première croix, le premier cénotaphe de ces sortes d’Alyscamps du rivage audois en mémoire de ceux qui sont restés au large pour toujours. » Jean Labrau 1934.

Le cénotaphe suivant du
Capitaine François Ambert 51 ans  Safi (Maroc) 1928
 permet d’évoquer les rivages lointains
« Il est des vies qui traversent le temps sans que personne les réclament. Elles disparaissent avec les nuages sans bruit, sans oraison ». Tahar Ben Jelloun, écrivain marocain.



Nous passons devant le cénotaphe de
Louis Bonrepaux Hong Kong  1894
pour arriver à la plaque des sous-marins

Sibylle 1952 48 hommes Cap Camarat
Minerve 1968 52 marins Cap Cissié
Eurydice 1970 57 morts Cap Camrat
Les pêcheurs et marins de Gruissan ont écrit :
« Nous garderons leur souvenir et d’autres après nous et ainsi tant que le soleil se lèvera sur la mer ».


Sur la plaque du cénotaphe du
Maître d’équipage François Pech Golfe du Lion 1874
on peut lire :
« Sur la tombe du marin
Ne fleurit pas la rose
Il a pour souvenir
Une allée d’arbres sombres
Où parmi les genêts
Flottent de chères ombres
Ce sont les  Alyscamps
De la Côte des Roses »

Eli Affre Golfe du Lion 16 ans 1871

Crespo Baptiste Colombo 1925
« Quand je t’ai visité, il y a quelques années
Déjà tu ne t’appelais plus Ceylan
Comme une perle rare, de toute beauté
Au sud de l’Inde, dans ce grand océan » . Cintada


Paul Noy 45 ans Marseille 1900

Capitaine Joseph Pierre Simon Ambert 44 ans
et son fils Tiphys Ambert 18 ans Île Ruzzoli 1860

Capitaine Albert Pierre Pons 46 ans et son fils François Albert Pons 13 ans Sicile 1846
Capitaine Joseph Pons 54 ans et son fils Joseph Werther Pons 12 ans ïle de Mahon 1857
A ces 2 mousses, nous dédions ce poème :
« Un jeune mousse
J’ai rapporté d’un long voyage,
Pour te l’offrir ce coquillage
Qui reluit comme un arc en ciel ;
Souffre qu’il pare ton autel :
C’est tous ce que peut, à son âge,
Un mousse léger de bagage,
Dont les profits sont un peu courts
Notre-Dame du Bon Secours ». Hercule Bitrat 1846

Capitaine armateur Iché François 48 ans Côtes d’Angleterre 1852

Pierre Rouquette 17 ans Philippeville 1902
Capitaine Théodore Rouquette 42 ans Marseille 1921

Rival Léon 44 ans 1897

Monier Jean-Baptiste 22 ans Ferme de Beauséjour 1915
« Ils tombaient un à un
Fauchés par la mitraille
De la Marne à Verdun
Au cœur de la bataille
Partout des trous de bombe
Partout des trous d’obus
Comme la fin du monde
Qui leur tombait dessus ». Jacques Hubert Frougier


Capitaine Jean-Baptiste Rouquette 35 ans Le Havre 1852

Capitaine en second Louis Marie Urbain Journès 45 ans
et son fils Aristide Jourbès 14 ans Le Havre 1852

Capitaine François Hyacinthe Carbonel 36 ans  Cagliari 1862

Louis Azibert 19 ans Janvier 1875
Hyacinthe Azibert 24 ans Juin 1875
« Car pour une mère qui a perdu son enfant, c’est toujours le premier jour. Cette douleur-là ne vieillit pas. Les habits de deuil ont beau s’user et blanchir : le cœur reste noir ». Victor Hugo

Capitaine François Gibert 34 ans Port aux Princes 1844

Capitaine Maurice Gaubert 25 ans 1874

Capitaine Gabriel Bonnot 32 ans Beyrout 1864

Capitaine Jean-Pierre Rouquette 43 ans Grèce 1866
«  Cesser de vivre n’est pas mourir mais passer seulement à une vie meilleure »

Léandre Labatut 30 ans Les Dardanelles 1915

Capitaine Auguste Gimié 28 ans Alger 1846

Marcelline Gasselin 24 ans, son frére Jean-Baptiste Gasselin 16 ans et son époux Capitaine Dieudonné Hipplyte Rachou 29 ans Philippeville 1862

Jules Mathieu Fournié 16 ans Sardaigne 1867
« Puis il y avait les jours de tempête, les jours où le ciel si pur se voilait de nuages sombres, où cette Méditerranée si azurée devenait couleur de cendre, où cette brise si douce se changeait en ouragan… La houle se faisait vague, les vagues se faisaient montagnes. Alexandre Dumas 1868


Nous voici au terme de la procession qui a permis à certains grâce aux prières de puiser force et sérénité et aux autres grâce à l’évocation du courage de ces marins gruissanais de se replonger dans l’histoire maritime de ce 19ème siècle à Gruissan.



vendredi 17 avril 2020

Et ça continue encore et encore...

Chers adhérents,
Nous entrons dans notre 31ème jour de confinement.
Tous les membres de Gruissan d'Autrefois vous souhaitent patience et courage.
Ce mois-ci, nous ne pourrons pas vous distribuer la revue d'Avril mais ce n'est que partie remise.
Dès que l'imprimerie reprendra le travail et que nous pourrons lui apporter notre plaquette, elle sera éditée et distribuée.

Dès la fin du confinement, nous reprendrons avec encore plus de dynamisme nos activités au service du Patrimoine de Gruissan. N'hésitez pas à consulter sur notre blog tous les articles et les vidéos des mois précédents
Marie-France Hurtado, la présidente de  Gruissan d'Autrefois.

dimanche 12 avril 2020

samedi 11 avril 2020

En attendant la revue du mois d'AVRIL....

Confinement oblige, la distribution de la revue du mois d'avril est bien entendu différée.
A titre exceptionnel, pour  donner un avant goût de son contenu à nos abonnés, apaiser l'impatience de nos lecteurs(trices), et pour donner envie à d'autres internautes d'adhérer à notre mensuel, nous vous délivrons en avant-première un petit résumé de notre prochain numéro.


GRUISSAN d'AUTREFOIS
Avril 2020 - Distribution de la revue à une date indéterminée

En première page du numéro 375 d’avril, Jenny BLANCH nous livre l’émouvant récit du drame qui affecta ses ancêtres, lors du naufrage du 10 ventôse an V (28 février 1797). Ce jour-là, Mathieu BONNOT 62 ans et son fils Mathieu 33 ans, disparurent dans les flots au cours de la terrible tempête.
Étrange destinée qui signe la continuité de la vie, un petit Mathieu naîtra chez le fils décédé de 33 ans et un autre chez son frère Antoine.


En pages 2 et 3, « Lo Cosin » Bruno MILHÉ et son complice Léon TINÉ nous rapportent la savoureuse anecdote d’un transport atypique, pour rejoindre Coursan où le  club local devait affronter Fleury en match amical.
Puis Bruno, à partir d’un article paru dans Midi Libre, retrace la naissance de l’Aviron Gruissanais et les péripéties qui émaillèrent son existence ; les ressources n’étaient pas brillantes, mais les dirigeants faisaient preuve d’ingéniosité pour alimenter la caisse du club.
Malgré bien des difficultés, l’Aviron Gruissanais devint le creuset où s’affirmèrent des talents de niveau national voire international qui hélas émigrèrent vers des clubs plus prestigieux.


















En page 4, Claire COURDIL rappelle les termes de l’accord du mois d’avril 1947 signé entre patrons et ouvriers agricoles.
Après 65 ans de guerre, un régime d’austérité est imposé à la classe ouvrière. Suite aux privations et aux longs mois d’efforts pour la reconstruction, les travailleurs sont à bout. La grève sera la réponse à leur mal-être. Les ouvriers agricoles rejoindront la lutte initiée par Renault et obtiendront de substantielles augmentations.

En pages 5 et 6, Claire COURDIL, sur une idée de Marie-France HURTADO, nous conduit dans l’Allée des Naufragés en printanière métamorphose.
Le chaos y est partout, dans la poussière, le bruit, le bouleversement du sol. Mais quoi de plus riche en promesses qu’un chaos ?
Grâce aux artisans du renouveau qui s’affairent sur le site, bientôt l’Allée des Naufragés magnifiée sera à nouveau accessible à tous les pèlerins.
Les illustrations et la mise en page de Marie-France HURTADO témoignent de l’importance du chantier et de la renaissance qui se prépare.