Chers adhérents
Cette année, à cause
du confinement, le pèlerinage du lundi de Pâques ayant été annulé, notre association n'a pas pu faire découvrir l’histoire de tous ces marins péris en
mer et pour qui les familles endeuillées
ont construit les cénotaphes qui bordent le Cimetière marin de Gruissan.
A travers les lignes ci-dessous, nous vous invitons à suivre notre guide pour une visite dite "virtuelle".
Le pèlerinage
commence par le mémorial construit en 1994 et inauguré en 1997 en
souvenir des 32 marins disparus au large de la Vieille Nouvelle.
Nous allons ensuite
nommer les disparus parfois accompagnés d’une poésie afin que leur souvenir
reste dans nos cœurs.
Nous commençons à
gravir le sentier et nous recueillons devant le cénotaphe du
Capitaine Honoré
Péroneille 31 ans 1860
« Au bord du
sentier la première croix, le premier cénotaphe de ces sortes d’Alyscamps du
rivage audois en mémoire de ceux qui sont restés au large pour toujours. »
Jean Labrau 1934.
Le cénotaphe suivant
du
Capitaine François
Ambert 51 ans Safi (Maroc) 1928
permet d’évoquer les rivages lointains
« Il est des
vies qui traversent le temps sans que personne les réclament. Elles
disparaissent avec les nuages sans bruit, sans oraison ». Tahar Ben
Jelloun, écrivain marocain.
Nous passons devant
le cénotaphe de
Louis Bonrepaux Hong
Kong 1894
pour arriver à la
plaque des sous-marins
Sibylle 1952 48
hommes Cap Camarat
Minerve 1968 52
marins Cap Cissié
Eurydice 1970 57
morts Cap Camrat
Les pêcheurs et
marins de Gruissan ont écrit :
« Nous garderons
leur souvenir et d’autres après nous et ainsi tant que le soleil se lèvera sur la
mer ».
Sur la plaque du
cénotaphe du
Maître d’équipage
François Pech Golfe du Lion 1874
on peut lire :
« Sur la tombe
du marin
Ne fleurit pas la
rose
Il a pour souvenir
Une allée d’arbres
sombres
Où parmi les genêts
Flottent de chères
ombres
Ce sont les Alyscamps
De la Côte des
Roses »
Eli Affre Golfe du
Lion 16 ans 1871
Crespo Baptiste
Colombo 1925
« Quand je t’ai
visité, il y a quelques années
Déjà tu ne t’appelais
plus Ceylan
Comme une perle rare,
de toute beauté
Au sud de l’Inde,
dans ce grand océan » . Cintada
Paul Noy 45 ans
Marseille 1900
Capitaine Joseph
Pierre Simon Ambert 44 ans
et son fils Tiphys
Ambert 18 ans Île Ruzzoli 1860
Capitaine Albert
Pierre Pons 46 ans et son fils François Albert Pons 13 ans Sicile 1846
Capitaine Joseph Pons
54 ans et son fils Joseph Werther Pons 12 ans ïle de Mahon 1857
A ces 2 mousses, nous
dédions ce poème :
« Un jeune
mousse
J’ai rapporté d’un
long voyage,
Pour te l’offrir ce
coquillage
Qui reluit comme un
arc en ciel ;
Souffre qu’il pare
ton autel :
C’est tous ce que
peut, à son âge,
Un mousse léger de
bagage,
Dont les profits sont
un peu courts
Notre-Dame du Bon
Secours ». Hercule Bitrat 1846
Capitaine armateur
Iché François 48 ans Côtes d’Angleterre 1852
Pierre Rouquette 17
ans Philippeville 1902
Capitaine Théodore
Rouquette 42 ans Marseille 1921
Rival Léon 44 ans
1897
Monier Jean-Baptiste
22 ans Ferme de Beauséjour 1915
« Ils tombaient
un à un
Fauchés par la
mitraille
De la Marne à Verdun
Au cœur de la
bataille
Partout des trous de
bombe
Partout des trous
d’obus
Comme la fin du monde
Qui leur tombait
dessus ». Jacques Hubert Frougier
Capitaine
Jean-Baptiste Rouquette 35 ans Le Havre 1852
Capitaine en second
Louis Marie Urbain Journès 45 ans
et son fils Aristide
Jourbès 14 ans Le Havre 1852
Capitaine François
Hyacinthe Carbonel 36 ans Cagliari 1862
Louis Azibert 19 ans
Janvier 1875
Hyacinthe Azibert 24
ans Juin 1875
« Car pour une
mère qui a perdu son enfant, c’est toujours le premier jour. Cette douleur-là
ne vieillit pas. Les habits de deuil ont beau s’user et blanchir : le cœur
reste noir ». Victor Hugo
Capitaine François
Gibert 34 ans Port aux Princes 1844
Capitaine Maurice
Gaubert 25 ans 1874
Capitaine Gabriel
Bonnot 32 ans Beyrout 1864
Capitaine Jean-Pierre
Rouquette 43 ans Grèce 1866
« Cesser de
vivre n’est pas mourir mais passer seulement à une vie meilleure »
Léandre Labatut 30
ans Les Dardanelles 1915
Capitaine Auguste
Gimié 28 ans Alger 1846
Marcelline Gasselin
24 ans, son frére Jean-Baptiste Gasselin 16 ans et son époux Capitaine
Dieudonné Hipplyte Rachou 29 ans Philippeville 1862
Jules Mathieu Fournié
16 ans Sardaigne 1867
« Puis il y
avait les jours de tempête, les jours où le ciel si pur se voilait de nuages
sombres, où cette Méditerranée si azurée devenait couleur de cendre, où cette
brise si douce se changeait en ouragan… La houle se faisait vague, les vagues
se faisaient montagnes. Alexandre Dumas 1868
Nous voici au terme
de la procession qui a permis à certains grâce aux prières de puiser force et
sérénité et aux autres grâce à l’évocation du courage de ces marins gruissanais
de se replonger dans l’histoire maritime de ce 19ème siècle à Gruissan.